La passion en pause
Un Brooks Beast partage son chemin de guérison après une grave blessure de course.
Le parcours d’un coureur
Brannon Kidder a commencé sa carrière de coureur en septième année sur la piste de Lancaster, en Ohio. Ce sport a commencé comme une activité amusante après l’école pour Brannon, mais il s’est rapidement transformé en une passion. Il a ensuite couru à l’université à Penn State, puis a rejoint les Brooks Beasts en tant que pro à Seattle, où il vit et s’entraîne désormais.
« La course a toujours représenté beaucoup pour moi, mais elle a évolué au fil du temps. Elle m’a donné un but, une structure, une éducation, une communauté, une carrière et bien plus encore. »
Le 5 juin 2020, une grande partie de ce qui définit Brannon s’est soudainement envolé, il s’est déchiré la racine médiane postérieure du ménisque. De nombreuses déchirures du ménisque peuvent être traitées sans chirurgie. Certaines déchirures nécessitent une coupe de la partie déchirée, ce qui entraîne un rétablissement de quelques semaines. La blessure de Brannon n’était pas aussi simple. Sans une intervention complète, Brannon risquait un effilochage continuel de son ménisque qui glissait dans l’articulation de son genou. Le temps de rétablissement complet? Quatre mois.
Lisez le récit sur le processus de rétablissement de Brannon après sa blessure, comment il a géré le fait de ne pas pouvoir courir et ses conseils pour faire face aux blessures.
Le rétablissement
Ma blessure a eu un impact énorme sur ma vie car non seulement la course à pied est ma passion, mais c’est aussi mon travail à plein temps. En temps normal, presque tout ce que je fais dans ma vie est d’une manière ou d’une autre influencé par la course à pied, de l’alimentation au sommeil, en passant par les loisirs.
Après mon opération, j’étais essentiellement confiné chez moi, sauf pour les rendez-vous de rééducation pour mon genou. Il n’y avait pas grand-chose que je pouvais faire pour mon travail, à part être en bonne santé.
Voici à quoi ressemblait mon rétablissement :
- Les deux premières semaines : Je ne plaçais absolument aucun poids sur mon côté droit.
- Au bout de deux semaines : J’ai pu commencer à « toucher les orteils » ce qui signifie que j’étais autorisée à commencer à mettre progressivement plus de poids sur mon côté blessé.
- Au bout de quatre semaines : Je me suis progressivement sevré des béquilles, tout en continuant à dépendre fortement de l’attelle de genou que j’utilisais depuis l’opération.
- Au bout de six semaines : J’ai enfin pu retirer mon attelle et commencer à marcher tout seul. Près d’une décennie à courir des semaines de plus de 97 km a apparemment été annulée par ces six premières semaines de rétablissement.
- Les 10 semaines suivantes : Avec une sérieuse rééducation et du temps, je suis passé de la lutte pour traverser une épicerie sans aide à la course à pied. Fin novembre et début décembre, j’ai commencé à alterner de courtes périodes de course avec un peu de marche entre les deux, jusqu’à ce que je sois capable de courir sans interruption.
- Actuellement : Pleine puissance et entraînement sérieux.
Pendant le processus de rétablissement, j’ai essayé de rester aussi patient que possible et d’avoir la foi que je pouvais encore revenir et être meilleur que jamais. Je suis resté sain d’esprit en me fixant de petits objectifs à court terme. J’ai aussi essayé de me concentrer sur l’exécution soignée et avec intention de chaque répétition. Si je n’avais le droit de faire qu’une poignée d’exercices ce jour-là, je voulais que chaque répétition compte.
Une nouvelle perspective
Tout au long du processus de rétablissement, j’ai appris à apprécier la course à pied comme jamais auparavant. Au cours de mes 14 années précédentes de course à pied, je n’avais jamais pris un congé aussi long. Cela m’a donné une nouvelle perspective.
En général, je prends quelques semaines de repos après une saison. Pendant ce temps, je passe de l’envie de faire une pause à la tentation de courir à nouveau après environ trois jours. C’était la première fois que je prenais un congé assez long pour surmonter cette envie. J’avais brisé l’« habitude » et je ne me réveillais plus tous les jours en sentant que j’avais besoin de courir.
C’était une prise de conscience intéressante alors que j’avais traversé tant de douleur et d’efforts pour me remettre à la course. Le temps supplémentaire passé loin du sport m’a permis de réfléchir, de prendre du recul et de déterminer pourquoi je cours. Il est facile de se mettre en pilote automatique et de continuer à faire quelque chose parce qu’on l’a toujours fait. Maintenant, je cours avec intention et je peux puiser dans ces raisons pour me motiver.
Quelques conseils
Si vous subissez une blessure, soyez patient-e-s. Vous pouvez faire beaucoup de choses pour guérir aussi vite que possible mais, au bout du compte, cela prendra du temps.
Ensuite, assurez-vous de donner la priorité à la guérison plutôt qu’au maintien de la forme physique. Vous perdrez probablement un peu de forme dans les deux cas, mais être en bonne santé ira beaucoup plus loin que d’essayer d’en faire trop. Vous ne voulez pas prolonger votre blessure.
Enfin, j’encourage les coureurs et coureuses à se concentrer sur leur propre calendrier de récupération et à ne pas se préoccuper de ce que font les autres. Il est si facile de se décourager quand on voit les entraînements et les courses que font nos coéquipier-e-s, ami-e-s ou même les athlètes sur les médias sociaux. Ayez la foi et comprenez que vous pouvez retrouver votre forme d’antan, et même plus, si vous faites les bonnes choses maintenant pour récupérer.