Nos coureurs et coureuses, leurs histoires : Richard et Zander
Un couple partage sa passion pour la course à pied, comment elle a suscité une vie pleine de voyages, leurs souvenirs de course préférés, et plus encore.
Voici Richard et Zander
Terminer un marathon est une grande réussite pour tout coureur et toute coureuse, mais franchir la ligne d’arrivée après 42 kilomètres avec ton ou ta partenaire de vie doit être encore plus satisfaisant. Richard Ervais et Zander Ross le savent – le couple a couru environ 160 marathons ensemble pendant leur relation de près de 15 ans, et ils en veulent encore plus.
Richard et Zander se sont rencontrés en 2006 grâce à International Front Runners, le réseau mondial de clubs de course LGBTQ+, et se sont mariés en 2016. Leur amour de la course et du voyage les a amenés partout dans le monde au Rwanda, en Antarctique, à Beyrouth et dans d’autres destinations.
Leurs courses ont changé au fil des ans – Zander était plus rapide avant. Le couple courait la première moitié des courses ensemble, puis Zander prenait de l’avance. Mais, maintenant, Richard est le plus rapide des deux. Tout cela n’a pas vraiment d’importance, même si, participer ensemble à des courses dans le monde entier a renforcé leur relation.
Nous avons rencontré le duo pour discuter de leurs origines et découvrir ce que la course à pied signifie pour eux.
Comment avez-vous commencé à courir?
Richard : J’ai toujours été plutôt un motard et un marcheur. Les seules fois où je courais, c’était quand j’étais en retard quelque part. Mais, en 2001, ma relation de 10 ans a pris fin. En rentrant chez moi en bus, j’ai vu un panneau indiquant qu’il fallait s’inscrire au programme d’entraînement du marathon de San Francisco. J’ai pensé « Oh, un marathon, j’ai le temps maintenant. »
Zander : En fait, je cherchais une sorte d’entraînement intense, car mon médecin m’avait dit que j’avais un taux de cholestérol élevé et que je devais faire de l’exercice. Je détestais faire tout ce qui est physique. Un jour, j’étais en escale à Miami et, en allant sur la promenade, j’ai vu plusieurs personnes courir et j’ai pensé « ça a l’air amusant ».
J’ai décidé d’essayer sur-le-champ. Je portais un polo habillé, un short cargo et des chaussures de gymnastique ordinaires. J’ai couru mes 45 premières minutes. Le lendemain, j’étais si fier de raconter à mes collègues ce que j’avais fait. Et, de là, j’ai acheté le livre de Galloway sur la course à pied, qui est devenu ma bible et mon entraîneur pour ma première course.
Qu’est-ce que tu aimes dans la course à pied?
Richard : Je n’aime pas vraiment courir. Je gère la course. Ce que j’aime dans ce sport, c’est le défi, la forme physique, les ami-e-s que tu te fais dans le monde entier. C’est une excellente excuse pour voyager, ce qui est l’une de mes plus grandes passions.
Zander : J’adore à quel point ce sport peut être gratifiant. Je ne savais pas quel monde incroyable d’amitié, de camaraderie et d’expériences la course à pied apporterait à ma vie au fil des ans. J’ai non seulement rencontré mon mari, mais je me suis aussi fait un groupe d’ami-e-s incroyable. Je me suis même fait une ou deux meilleur-e-s ami-e-s qui écoutent mes triomphes et mes problèmes pendant que nous courons ensemble. La course est une excellente thérapie.
Quelle est votre course préférée?
Richard : Nous aimons celle de New York. C’est probablement celle que nous avons courue le plus ensemble. C’est assez spécial. Mais nous aimons aussi celle de Paris. Zander a vécu à Paris, alors c’est amusant de faire cette activité avec lui. Et, bien sûr, la course de Boston lorsque nous réussissons à nous qualifier.
Zander : L’une de mes courses et l’un de mes endroits préférés a été notre voyage pour courir le marathon de l’Antarctique. La course n’était pas facile à cause du terrain qui était rocheux, glacé et boueux. Nous étions aussi un peu épuisés après avoir tangué sur un navire russe pendant plusieurs jours. Mais voir cet endroit incroyable a été une aventure que je n’oublierai jamais. Cette expérience s’est classée ex-aequo ave cun voyage au Rwanda et un voyage pour voir les gorilles de montagne de Diane Fossey. Je pourrais en parler longtemps!
Avez-vous de mauvaises expériences de course que vous aimeriez partager?
Richard : Je n’aime pas vraiment les courses super chaudes en général. Mais la course Polar Circle était bien trop froide. Notre guide touristique à Copenhague a déclaré : « Chaque année, les coureurs et coureuses composent avec la neige, les vents violents ou un froid extrême. Mais cette année, vous êtes très chanceux, vous obtenez les trois. »
Ils t’amènent sur un glacier et t’y laissent. Tu cours dans la neige jusqu’aux genoux avec des rafales de 64 à 80 km par heure, et il faisait moins 30 degrés avec le refroidissement éolien. Après 10 kilomètres, je suis monté dans un bus chauffant et je ne sentais plus mes pieds. Alors que je nettoyais la glace de mes chaussures et que je me réchauffais, j’ai regardé coureur après coureuse ignorer le bus et je me suis demandé ce qui n’allait pas chez moi. Après un autre 10 km, il y avait un autre bus de réchauffement et les gens continuaient à l’ignorer aussi. J’ai terminé la course et il s’est avéré que j’étais l’un des rares coureurs ou coureuses à ne pas avoir eu d’engelures.
Zander : Pour moi, c’était le marathon San Miguel Buzz, à Paso Robles, en Californie. Ils ont utilisé des abeilles dans le logo, parce que tu sais, buzz buzz. Mais ce n’est pas pour cela que je n’ai pas aimé ça. Les stations d’eau étaient en libre-service, et nous n’avons pas vu une seule âme là-bas. Pas de gens qui applaudissent, pas de spectateurs et spectatrices. Ce n’était pas pour moi.
Que signifie la course à pied pour toi?
Richard : Pour moi, la course est synonyme d’amitiés, de voyages, de forme physique et d’un grand défi.
Zander : Pour moi, courir signifie liberté, accomplissement, se faire des ami-e-s et éliminer le stress. Et cela signifie aussi un long moment pour réfléchir et méditer. »